MM : … un autre sujet qui m’a beaucoup intrigué. En trois mots. Biden. Kerry. Burisma.
FF : Alors, Burisma est la plus grande compagnie de gaz en Ukraine. C’est une société, entre autres, basée à Chypre, donc ; quand on dit "société basée à Chypre", c’est comme si on disait "basée aux Caraïbes", dans un paradis fiscal. Ce sont des entreprises opaques. Aussi parce que cette société opaque est, disons, la propriété de ce Kolomoyskyi, de cet oligarque, dont je viens de parler. C’est une entreprise qui a tout misé sur le gaz de schiste, dont l’Ukraine est le leader mondial. En Ukraine, il y a les plus grandes réserves de gaz de la planète. Mais elles ne sont pas utilisées. Pourquoi ? Parce qu’elles sont sous les maisons.
Lorsque le coup d’État a eu lieu en 2014, les États-Unis ont aidé de nombreuses manières, ils ont même organisé ce coup d’État qui a également pu avoir lieu parce qu’un homme politique américain très important a garanti la protection des États-Unis d’Amérique. Et cet homme politique, c’était le vice-président de l’époque, Joe Biden.
Biden a participé à une espèce de sommet, en prenant un vol direct de Washington à Odessa. Ce sommet s’est tenu le 1er mai 2014. Et à ce sommet, Biden – ce qui est étrange, nous ne parlons pas de n’importe quel homme politique, mais du vice-président des États-Unis, qui était censé aller à Kiev saluer le président ukrainien, non, il va directement à Odessa, ce qui est déjà une chose très étrange – et il assiste à ce sommet, lui, le ministre de l’Ukraine, nazi, le préfet d’Odessa, et puis, disons, le chef de la criminalité locale, le chef de la mafia d’Odessa. C’est tout. Ces quatre personnages se rencontrent. Ce qu’ils se disent, on ne le sait pas. Mais le fait est que le jour suivant, un massacre a lieu à Odessa. Un massacre perpétré par la police, par la police en uniforme, pas des infiltrés, juste la police, par les escouades néo-nazies PravitSektor et par les ultras de l’équipe de football locale. Et peu après, Burisma accueille deux nouveaux conseillers. L’un d’entre eux est le fils de Joe Biden, qui, de notoriété publique, n’a jamais rien eu à voir avec le gaz et l’énergie. Dans de nombreux domaines, il pourrait s’agir d’une forme de corruption, dans le sens où une telle chose ne serait pas possible, par exemple en Italie, un tel lien, je ne connais pas le terme technique ou juridique mais, en résumé, il s’agit d’une forme de corruption, non pas avec de l’argent, mais en donnant une position de pouvoir dans l’une des plus importantes sociétés gazières du pays, et l’une des plus importantes au monde. Et l’autre est un personnage, non seulement qui a été l’assistant, le bras droit de Kerry, le ministre des Affaires étrangères américain de l’époque, mais il a également été l’ami d’Université et l’ami fraternel du fils de Kerry. Ces deux personnes entrent donc au conseil d’administration de cette entreprise très importante et très riche dans le pays qui, je le répète, possède les plus importantes réserves de gaz de la planète. Comme ça, sans raison. Parce que l’entreprise était en Ukraine. Juste après le coup d’État et le massacre d’Odessa.
MM : Mais ce sont des coïncidences, allez, tu ne dois pas toujours faire ton conspirationniste, Franco. À ce propos, je me souviens de l’épisode où un procureur de Kiev enquêtait sur le lien avec…, avec Hunter Biden, en gros. Le vice-président des États-Unis est intervenu directement et a fait retirer ce procureur.
FF : Oui…
MM : Et Biden lui-même s’en est vanté, sinon nous ne le saurions pas, devant les micros de l’Alliance, je ne me souviens plus laquelle, Council for Atlantic…, un de ces conseils, des think tanks impérialistes dont il fait partie.
FF : Oui, exactement. Mais Biden est connu pour ses gaffes, donc…
MM : Celui-ci s’est vanté. "Je suis arrivé, et en trois minutes, Pam, ils ont dessaisi le procureur. Tu as vu combien je suis puissant." Quel idiot, vas-y, dis-le à tout le monde. Écoute, une autre chose que tu as mentionnée et qui m’intrigue. Tu as déjà mentionné les bio-laboratoires lorsque nous avons parlé de Covid. Maintenant, il y a le dernier aspect. Qu’en est-il de ces découvertes/destructions de bio-laboratoires américains par les Russes ces derniers jours ?
FF : Donc, les États-Unis, sur ordre du président de l’époque George Bush, nous parlons de 2005, ont décidé de construire, il y a maintenant un chiffre plus précis, plus de 350 laboratoires militaires, des bio-laboratoires militaires, construisant des armes biologiques. Armes de destruction massive. Comme le SARS-COV2, ni plus ni moins. Et ils les ont dispersés dans le monde entier, ces labos. Depuis 2014, on pensait d’abord qu’il y en avait 17, maintenant il a été rapporté qu’il y en avait 30. Ils en ont construit jusqu’à 30 en Ukraine. Cela vous donne également une idée de l’indépendance de ce pays, car l’Ukraine est notoirement absente de l’OTAN. On ne comprend donc pas pourquoi ils peuvent construire des laboratoires militaires, qui sont des territoires américains et non ukrainiens, en Ukraine, en plaçant la plupart d’entre eux le long de la frontière russe. D’ailleurs, les Russes, au cours des dernières années, ont beaucoup protesté contre la présence de ces laboratoires biologiques, et personne ne s’en est jamais soucié. Ils sont même allés jusqu’à demander officiellement au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, l’organisme mondial le plus important qui existe, de créer une commission et de l’envoyer inspecter ces laboratoires et les démanteler, car ils n’avaient aucune raison d’exister. Parce que ces laboratoires ont provoqué toute une série de… des épidémies, dues à la fuite de matériel, et ça se passait toujours en Russie, parce qu’ils étaient à la frontière, donc, ils ont infecté quelques Russes, voire tué nombre d’entre eux.
L’une des choses que la Russie a faites en envahissant l’Ukraine est d’aller chercher ces laboratoires un par un, de les démanteler et de prendre ce qu’ils contenaient. A tel point que les Américains ont d’abord nié tout, disant "non, ce n’est pas vrai, nous n’avons absolument rien fait. C’est de la propagande russe". Puis, à un certain moment, alors qu’ils étaient dos au mur, ils ont lancé un appel, disant "s’il vous plaît, faites attention, parce qu’il y a des armes, ce sont des bombes".
MM : Il est donc vrai que l’ordre a été donné de détruire les cultures virales qu’ils avaient ?
FF : Oui, oui…
MM : Mais les gars, je ne sais pas. Quand le monde réalisera-t-il dans quelles mains nous sommes ? Je parie que beaucoup de gens ne veulent même pas savoir à ce stade. C’est tellement plus agréable de vivre en regardant "Le bonheur est dans le pré" parce que si vous pensez à ces choses… le problème devient quoi ? Cette Poutine a envahi l’Ukraine. C’est vraiment le dernier des problèmes.
FF : Oui. En tant que bon pacifiste, j’ai été horrifié par l’invasion, mais en même temps, c’est quelque chose qui n’est pas justifiable mais compréhensible. Parce que vraiment, ils ont essayé, ils ont provoqué la Russie de toutes les manières depuis des années. Ils ont ait des choses horribles aux Russes, qui ont leurs familles de l’autre côté de la frontière. Plus de 2 millions de réfugiés sont arrivés en Russie au cours des huit dernières années. Plus de 2 millions de réfugiés russes se sont retrouvés en Russie, désespérés, …
MM : Des Russes ukrainiens, tu veux dire.
FF : Des Russes Ukrainiens, exactement. Plus de deux millions de personnes. Il y a eu un exode. On ne peut pas ne pas tenir compte de ces choses. Et puis vous ajoutez le fait qu’un traité est signé, un accord est conclu, en 1991, à Bonn, signé également par les Américains et l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni. Et dans cet accord, il est dit "vous n’élargirez pas l’OTAN", parce que la Russie dit : "Faites comme vous voulez, mais à condition qu’il y ait une zone tampon", parce que les Américains n’accepteraient jamais que le Mexique devienne un allié militaire stratégique de la Russie, bien sûr que non. Et au lieu de cela, les Américains, comme d’habitude, font ce qu’ils veulent parce que les règles s’appliquent à tous les pays du monde sauf aux États-Unis d’Amérique. Et donc, ils ont commencé à élargir l’OTAN, et ils l’ont dit. Ce n’est même pas une menace. Ils l’ont clamé dans tous les sens. Ils préparent toute la paperasse pour que l’Ukraine entre dans l’OTAN. Mais c’est comme agiter un drap rouge devant le taureau. C’est ce qui s’est passé.
MM : Dernière question. Le rôle de Soros dans tout cela ?
FF : Donc Soros est un philanthrope avec les institutions qui lui plaisent. A juste titre d’ailleurs, c’est un particulier. C’est une affaire à sens unique, car Soros est hongrois et, comme de nombreux anciens citoyens d’Europe de l’Est, il est profondément anticommuniste et donc antirusse. Et il a consacré toute sa vie à faire le philanthrope, oui, mais un philanthrope unidirectionnel dans le sens où il a privilégié toutes ces entités politiques et associations qui ont pour but, je ne dirai pas de combattre la Russie, mais au moins de l’embêter. Et il a fait ces choses en Ukraine également, et donc, la révolution orange, par exemple, de 2004 porte beaucoup l’empreinte de Soros, dans le sens où lui et la CIA sont venus… ont vidé leurs poches pour financer cette révolution orange. Et il l’a fait pendant ces 30 ans de toute façon. Et beaucoup de ces associations ou ONG opèrent en Ukraine grâce à l’argent de Soros.
MM : Au fait, Vittoria Nuland, je crois, avait également déclaré : "Nous avons investi 5 milliards de dollars en Ukraine, ce n’est pas maintenant que nous allions la laisser tomber. Ils la considèrent vraiment comme leur territoire.
FF : Vittoria Nuland était sous-secrétaire d’Etat, c’est-à-dire vice-ministre des Affaires étrangères, et elle était responsable en particulier de toute la zone de l’ancienne Union soviétique, donc la Russie et tous les pays environnants et une partie de l’Europe. Et Vittoria Nuland est un ancien cadre de la CIA, et en particulier, elle était en charge du bureau de la CIA à Moscou.
MM : À propos, aujourd’hui même, elle s’est vantée aux États-Unis, elle a déclaré : " Je déclare officiellement que le pipeline NorthStream 2 ne sera jamais ressuscité ". Heureux bien sûr de cette déclaration.
FF : Joyeusement j’imagine, parce qu’en attendant elle ne paie pas les factures.
MM : Exactement
Source : Luogocomune.net, le 10 mars 2022