Etrange comme soudain, suite aux révélations de plusieurs rédactions internationales sur l’ampleur de l’évasion fiscale organisée par un cabinet au Panama, les élus, directeurs de banques et les citoyens semblent découvrir un système mondial pérenne et bien organisé, souvent avec la collusion de ces mêmes élus.
Qui peut croire encore M. Oudéa (ci-contre), le directeur de la banque Société Générale, alors qu’il a menti sciemment à une commission sénatoriale, acte puni par la prison et l’amende. Les pouvoirs publics auront-ils la même diligence à le punir que les salariés d’Air France qui avaient, par colère, arraché la chemise de leur DRH ? Risque-t-il d’être désavoué par ses actionnaires et perdre sa position si bien rémunérée ? Rien de moins sûr.
La colère, elle est légitime aujourd’hui. Il devient impossible… de faire croire aux masses laborieuses ou sans emploi que la seule solution pour le bien des nations est de ‘fluidifier’ le marché du travail en limitant les hausses de salaire, en oubliant les salaires minimaux, en réduisant les soutiens aux plus précaires, alors que les quelques privilégiés les plus riches voient leur richesse augmenter à l’abri des paradis fiscaux, et parfois leur incompétence à la tête d’entreprises défaillantes gratifiée de confortables bonus.
Mais n’ayez crainte, les politiques veulent remettre la France "en marche" comme Emmanuel Macron, ministre socialiste non encarté qui lance son mouvement à quelques mois de l’élection présidentielle. En marche, en vendant le travail qui n’existe pas assez ou plus, mais certainement pas en attaquant la source de tous nos maux: la compétition fiscale entre les nations et la taxe injuste du travail.
Car enfin, les caisses sont vides, l’assurance chômage, les caisses de santé sont au bord du gouffre et la croissance, comme Godot, ne viendra pas. Pas maintenant, pas comme ça.
Aucune solution aux problèmes français ne pourra venir du cadre national. Nous avons besoin de plus d’Europe: une Europe politique qui chasse en son sein les paradis fiscaux qu’elle abrite. Difficile avec un Président de la commission, ancien Premier ministre du Luxembourg. Les Luxleaks, vous vous rappelez ? Comment le Luxembourg fit une concurrence déloyale à tous ses voisins en proposant un dumping fiscal aux multinationales. Bientôt va s’ouvrir le procès d’Antoine Deltour, le principal lanceur d’alerte des Luxleaks, poursuivi par la justice luxembourgeoise pour avoir révélé en 2014 le système d’évasion fiscale des multinationales grâce aux "tax rulings" du fisc luxembourgeois. La France souhaite protéger le statut de lanceur d’alerte; voici donc un parfait exemple de la disproportion de la réponse judiciaire envers ceux qui dénoncent à des fins citoyennes, et les fraudeurs..
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